En ouverture du festival Némo

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Annica Cuppetelli & Cristobal Mendoza, Standing Wave. Etienne Rey, Tropique.
Anke Ackardt, Between I You I and I Me. Damien Marchal, Follow de Drinkin’ Gou’d.

Le festival Némo s’est installé hier en Île-de-France pour une durée d’un mois. Et c’est au Centquatre qu’il a été inauguré avec une série de concerts audiovisuels dont celui intitulé “Syn_” de Ryoichi Kurokawa. Celui-ci a projeté plus d’images que notre esprit ne peut en saisir dans l’instant. Mais elles ne sont pas perdues pour autant car elles resurgiront ailleurs et autrement. Toutes sont chargées d’une même énergie artistique qui participe grandement à leur instabilité. Il semble parfois qu’un œil nous observe, humain ou animal ! Quant aux sons se succédant à grande vitesse, ils résonnent jusque dans l’univers visuel de l’artiste japonais sous la forme d’une infinité de filaments blancs qui leur confèrent un caractère cotonneux.

Et puis il y a l’exposition “Trouble Makers” que l’on doit à Gilles Alvarez, Directeur du festival Némo et José-Manuel Goncalvès, Directeur du Cenquatre. La décharge relative à notre condition physique que l’on doit signer à l’entrée de l’installation “Zee” fait partie intégrante de l’œuvre car elle nous met en conditions de la recevoir, à nos risques et périls. Mais il convient tout d’abord d’accepter de respirer l’épaisse fumée qui n’est autre que la composante essentielle de l’œuvre elle-même. A moins de considérer le spectacle coloré déclenché par les fortes lumières comme la résultante artistique d’une collaboration entre le spectateur, véritable auteur des événements qui se déroulent devant ses yeux, et l’artiste Kurt Hentschlager qui les extirpe au travers de son installation résolument immersive. Ceux ayant vécu l’expérience étant généralement à court de mots pour la définir tant elle s’adresse directement aux sens, sans même solliciter les esprits.

Les huit installations du Centquatre représentent autant d’expériences à apprécier selon des protocoles qui leur sont propres. Mais il en est une dont bien des festivaliers n’auront connu que l’inertie. Elle s’intitule “Follow de Drinkin’ Gou’d” et a été conçue par Damien Marchal qui l’a réglée pour qu’elle ne s’exprime que furtivement. Les plaques de verre qui sont organisées en cercle résonnent des coups qui rythment l’installation. Elles ne se brisent que lorsqu’un coup est davantage prononcé pour littéralement jaillir en cascades à grand fracas. Ce qui a pour résultat d’attirer l’attention des spectateurs environnant. Tout se joue donc dans la durée du balayage d’un regard. Or il reste encore bien des plaques pour troubler les visiteurs du Centquatre, jusqu’à la dernière qui pourrait se briser le 15 décembre entre 14h et 19h.

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