CO-WORKERS

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CO-WORKERS, Le réseau comme artiste, du 9 octobre au 31 janvier 2015.

CO-WORKERS est une exposition dont le titre évoque le partage des espaces comme des tâches conséquent à la multiplication des usages numériques qui sont les nôtres. L’exposition est présentée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, précisément là où en 1983 Franck Popper problématisait déjà “L’électricité et l’électronique dans l’art au XXe siècle” au travers d’une exposition intitulée ELEKTRA. Depuis, les artistes n’ont cessé d’investir le réseau et c’est le Jeu de Paume qui en fait davantage l’écho avec son Espace Virtuel. Car les œuvres que la curatrice Angeline Scherf a rassemblées au MAM ont davantage été “extraites” de l’Internet. “Le réseau comme artiste”, nous dit la base line de son exposition, y est envisagé selon ses possibles rematérialisations adéquates avec l’aspect white cube des institutions muséales. Il est intéressant, à ce propos, de remarquer qu’il y a un étage plus bas une autre exposition intégralement dédiée à l’artiste américain Andy Warhol. Car ces deux événements documentent diversement deux périodes historiques via les expressions de leurs cultures populaires. L’identité visuelle de l’époque warholienne étant davantage graphique alors que celle du monde que nous vivons est des plus photographique. Les fragments de réel qui parcourent l’exposition CO-WORKERS n’ont généralement pas été capturés par les artistes, émergents pour la majorité d’entre eux, qui se les ont appropriés comme savait le faire Marcel Duchamp, convoqué par le duo Nøne Futbol Club reproduisant sa Tonsure (1921) sur le crane de l’ancien joueur de l’équipe de France Djibril Cissé. Les cultures de l’Internet ne sont-elles pas aujourd’hui plus populaires encore que ne le sont celles du football ? Mais revenons aux images et notamment à celles de DIS à qui la scénographie d’exposition a été confiée. Et à leur inquiétante étrangeté qui, toutefois, ne parvient pas à les “extraire’ d’un monde aseptisé, par trop lisse, car façonné par les départements marketing des agences de communication internationales. Quand toutes les œuvres de cette exposition nous offrent autant de clefs de lecture de nos sociétés rythmées par un Internet aussi participatif que mondialisant.

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