SuPer Art Modern Movement

Aurélien Bambagioni, Comeback, 2011.

Michaël Borras (Systaime) et Thomas Cheneseau sont des artistes qui, quand ils ne s’exposent pas eux-mêmes, présentent les œuvres des autres (une centaine) au sein du SuPer Art Modern Museum dont ils sont les concepteurs. Rejoints depuis sa création par le commissaire d’exposition Jean-Jacques Gay, ils poursuivent leur commissariat artistique sur spamm.arte.tv. Ce deuxième site regroupe une quinzaine d’œuvres en ligne s’articulant autour de “La Vanité du Monde”. Présentées au sein de la mosaïque qui en donne l’accès, elles sont aussi tout particulièrement bien documentées. Un devoir relatif aux créations dont la pérennité n’est jamais véritablement assurée. Il y a, par exemple, l’œuvre “Comeback” de l’artiste Aurélien Bambagioni. Ce dernier, depuis 2011, a pour habitude de “photographier” sa présence. Car c’est bien de photographie dont il s’agit quand il fait une capture de l’écran de son iPhone affichant sa position au sein de l’application Map. Notons qu’à ce jour, il a répété cette opération 473 fois. Et c’est précisément cette accumulation évoquant la pratique obsessionnelle de Roman Opalka qui se photographiait à la fin de chaque séance de travail qui fait œuvre. Aurélien Bambagioni ne recadre jamais ses images tout comme, bien avant lui et du temps de la photographie argentique, Henri Cartier-Bresson se le refusait. Sur le site de l’œuvre Comeback, l’artiste nous livre donc les copies de ses présences passées, quelque part dans le monde. Il est ce point bleu, cette “vanité” et on imagine qu’il regarde l’image préalablement acquise par l’objectif de l’un des satellites du plus important des dispositifs photographiques jamais mis en place : celui de Google. Celui-là même qui cartographie le monde dans ses moindres recoins en s’inscrivant dans la continuité des missions photographiques du XIXe siècle. Les images se poursuivant bien au-delà des cadres de l’artiste, “all over” selon les mots du théoricien américain Clement Greenberg, ses captures ne sont que les témoignages temporels nous précisant « j’y étais ». Quand le cartel au dos de l’un des visuels nous renseigne : “Captured: Sat Jan 26 13:34:16”. On y reconnaît un aéroport, mais lequel ? C’est ainsi que l’artiste transforme le spectateur en enquêteur !

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