Prix Cube

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Nonotak, Daydream V.2, 2013 – Nils Völker, Seventeen, 2013 – ::Vtol::, Post Code, 2013
– Lia Giraud, Immersion, 2014 – Stefan Tiefengraber, User Generated Server Destruction, 2013
– Theresa Schubert, Bodymetries, 2013 

La seconde édition du Prix Cube permettra de découvrir les pratiques émergentes de six artistes ou duos à l’Espace Saint-Sauveur d’Issy-les-Moulineaux du 26 au 30 novembre 2014. Les nominé(e)s ont moins de 36 ans et usent des médias ou technologies de leur temps pour nous proposer des lectures du monde comme de nos sociétés contemporaines. Leurs approches, à l’instar de celle du duo Nonotak formé par Noemi Schipfer et Takami Nakamoto, s’inscrivent dans la continuité d’une histoire de l’art qu’ils prolongent chacun à leur manière. Le calcul des machines participant grandement des jeux optiques que le duo obtient par le moirage, dans le plan comme par le rythme, dans l’espace et dans la durée concernant Daydream. De l’optique au cinétique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons avec l’Allemand Nils Völker car le mouvement est au centre de ses œuvres aux multiples composantes gonflables. Ses structures, littéralement, respirent. Mais leur titre, ne donnant que le nombre des modules numériquement contrôlés par de l’air pulsé, les apparente davantage à des robots. C’est du reste précisément dans cet entre-deux mêlant le mécanique à l’organique que se situe l’installation luminocinétique “Seventeen”.

Le projet “Bodymetries” initié par Theresa Schubert symbolise parfaitement les relations qu’entretiennent l’art et la science au travers des technologies. Car l’artiste s’est associée au chercheur Andrew Adamatzky pour augmenter le corps humain d’une vie simulée. Et ce sont les grains de beauté, sur les bras des participants à l’expérience, qui déclenchent ce qui fait œuvre en simulant une forme de vie dépendante de la leur. Quant au vivant, dans le travail de Lia Giraud, il fait lien entre le film et les images que des micro-algues recréent. Après être passé brutalement de l’organisation, dans le plan, des sels d’argent à celle des pixels, nous vérifions que le vivant, asservi par la lumière, permet aussi de fixer temporairement des représentations du monde.

Avec “User Generated Server Destruction” de Stefan Tiefengraber se pose un dilemme : Doit-on activer l’œuvre en relâchant, au travers d’une interface connectée, les marteaux qui frappent le serveur hébergeant l’application en prenant le risque de la détruire ou se l’interdire pour protéger cette installation qui ne s’use que si l’on s’en sert ? Félicitons le courage de l’institution Cube présentant une pièce à détruire quand d’autres ne se préoccupent que de la conservation des valeurs extravagantes de l’inerte. Enfin, il est possible avec “Post Code”, de scanner n’importe quel produit provenant du supermarché. A condition qu’il soit étiqueté d’un code-barre que l’appareil artistique transforme en une image symbolisant l’erreur que seul l’art est à même de magnifier. Se faisant, le russe ::Vtol:: s’inscrit dans la continuité des pratiques du Pop Art et de Fluxus qu’il renouvelle avec le médium numérique.

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