De la BIAN à Nuit Blanche

Ben Frost, The Centre Cannot Hold, 2017 – Guillaume Marmin & Jean-Baptiste Cognet,
Walter Dean, 2017 – Seb Brun, Parquet, 2017 – Children of the Light, Église Saint-Merry, 2017.

La Biennale Internationale des Arts Numériques Nemo est de retour au Trianon pour son lancement. En ce début du mois d’octobre, son directeur artistique Gilles Alvarez ne nous annonce pas moins de 130 événements. Quant au thème, la sérendipité, c’est Pascal Lièvre qui se charge de l’expliciter au travers d’une chorégraphie participative aux allures d’aérobic. Le ton est donné quand nous éprouvons physiquement la complexité d’une notion qui est apparue au Royaume Uni au siècle des Lumières. Il y est inévitablement question d’accident. Et le guitariste Julien Desprez d’en accueillir avec sagacité dans sa mise en relation des sons et lumières qui lui échappent pendant sa performance Acapulco Redux. Cette relation du son à la lumière est encore centrale lorsque l’artiste Guillaume Marmin, littéralement, scanne la salle de concert avec le musicien Jean-Baptiste Cognet. Ensuite, les corps se libèrent aux rythmes du groupe Parquet qui, sur scène, se forme autour de son batteur Seb Brun. Avant que les corps de nouveau, et avec une relative étrangeté, ne s’immobilisent dès les premières notes étirées du compositeur australien Ben Frost. Quand le public nous apparaît captivé et que la relation qu’il entretient avec le performeur relève de ce que les psychologues nomment le syndrome de Stockholm.

La Biennale Némo étant lancée, elle s’insère dans la Nuit Blanche au travers de l’installation sono-lumineuse du duo néerlandais Children of the Light à l’église Saint-Merry. Immergeant le lieu de culte d’une fumée blanche, les deux artistes en éradiquent toutes les formes de représentation. Quand la lumière est blanche, c’est aux peintures d’église du XVIIe siècle de Saenredam que l’on pense. Il y en a d‘ailleurs quelques-unes au Louvre, non loin de là. Mais lorsque, en des mouvements de va-et-vient, la lumière se colorise, cela évoque davantage les ambiances que Marian Zazeela n’a cessé de concevoir pour La Monte Young. Quant au public, n’ayant plus d’images pour accrocher son regard, il baigne dans l’atmosphère d’un divin sublimé.

 

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