Candas Sisman, Cycl, 2014 – Ryoichi Kurokawa, Oscillating Continuum, 2013 –
Carsten Nicolai, Aoyama Spaces, 2007 – Olivier Ratsi [Antivj], Onion Skin, 2013.
Il y a une unité de style, une cohérence, dans l’assemblage des dispositifs et installations de l’exposition Micro Macro du festival Exit de la Maison des Arts de Créteil. C’est donc un véritable récit, comme c’est la tendance en art contemporain, que nous propose Charles Carcopino, le directeur artistique de l’événement. Une narration que l’on tisse au fur et à mesure d’un périple exploratoire dont “Cycl”, de Candas Sisman, pourrait constituer l’entrée. Tant la lumière, le son et le souffle de cette œuvre cinétique s’inscrivant dans la continuité des Roto Reliefs de Marcel Duchamp nous “engloutit” littéralement. Un peu plus loin dans le labyrinthe de la Maison des Arts, qui chaque année à la même époque se fait laboratoire de recherches en art, il y a une pièce de Ryoichi Kurokawa. Intitulée “Oscillating Continuum”, elle nous propose une expérience plus intime. Une ligne, dans l’image, réunit les deux parties de cet objet sculpture aux allures de socle dont on saisit mal les contours malgré sa relative simplicité formelle. De cette ligne rouge autour de laquelle s’articule l’intégralité de cet objet composite naissent des perturbations pouvant évoquer des secousses sismiques qui parfois s’émancipent. Plus radical encore, il y a les installations sono lumineuses de Carsten Nicolai : les “Aoyama Spaces”. Des boîtes ou salles de spectacle en modèle réduit proposant autant de performances audiovisuelles pour une personne. La plus extrême d’entre elles ne présente qu’une ligne de lumière dont la présence d’une relative instabilité se fragmente dans la durée. Enfin, il y a, parmi tant d’autres expériences, “Onion Skin” de Ratsi du label Antivj. Tout aussi cinétique que les précédentes, elle offre un point de vue des plus déstabilisant. Bien qu’immobile, on ne sait plus si l’on avance ou recule dans l’espace de l’œuvre dont les perspectives littéralement nous déplacent. L’expérience de cette installation de grande taille est résolument collective. C’est le voyage d’une immobilité partagée dans un récit tout en transition qui s’étire entre petits et grands espaces, entre micro et macro.