Christopher Baker, “Hello World !”, 2008.
Les journaux intimes auxquels on s’adressait autrefois en les tutoyant « Mon cher journal » ont été progressivement remplacés par les multiples services qui sont apparus durant les années 2000 et qui ont activement contribué à l’émergence de ce que l’on nomma alors le Web 2.0. Aujourd’hui on archive désormais par soi-même textes, images et vidéos à la vitesse où on les rend public, accessibles à tous, y compris aux artistes qui se les approprient pour les diffuser ailleurs ou autrement. Christopher Baker fait partie de ceux-là. Il a commencé par collecter des centaines de milliers de séquences commençant par « Bonjour tout le monde » pour les assembler au sein d’une installation vidéo murale intitulée “Hello World!”. Il opère ainsi un renversement quand ceux, généralement seuls, qui croyaient s’adresser au monde entier sont regroupés pour ne s’adresser finalement qu’aux seuls visiteurs d’une exposition. Quant au visiteur, incapable de focaliser son attention sur un message plutôt qu’un autre, il sait maintenant que tout ce qu’il dépose sur l’Internet est susceptible de faire œuvre.