Aram Bartholl, “Dead Drop”, 2010.
On parle aujourd’hui de Cloud Computing lorsque l’on veut symboliser la migration des applications, après celle des contenus, vers le réseau Internet, dans “l’éther”. La métaphore est séduisante mais elle ne doit pas nous faire oublier que les Data Centers regorgeant de serveurs, entre autres composants électroniques, sont aussi de grands consommateurs d’énergie. Alors il y est des artistes qui, comme Aram Bartholl, œuvrent à la “rematérialisation” de notre monde virtuel. Celui-ci est à l’initiative d’un tout nouveau réseau anonyme d’échange de fichiers point à point, dans l’espace public. Il explique, sur le site deaddrops.com, comment encastrer des clefs USB dans les anfractuosités des murs de nos cités. Des supports de stockage mis à disposition de tous, pour que chacun d’entre nous puisse “archiver” ce que bon lui semble, sans se soucier des lois interdisant l’échange d’œuvres de l’éprit. Alors il suffit de connecter son ordinateur au mur pour télécharger des fichiers contenant textes, images ou sons. Mais attention lors de l’éjection du portable de la paroi ! Cette pratique est aussi utilisée par les espions, nous dit-on. Qui en effet ne se souvient pas d’un film où les protagonistes s’échangent des données, dans l’espace public, sans même se rencontrer ? La différence, avec le réseau d’Aram, réside dans le fait que les “cachettes” sont connues de tous puisque que répertoriées sur le site deaddrops.com. Il en est peut-être une tout près de chez vous, la vôtre !